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Allaitement

Publié le 20 fév 2018Lecture 3 min

Une protéine du lait de vache reste présente dans le lait maternel pendant au moins 7 jours

Roseline PÉLUCHON, Val-de-Reuil

L’allergie aux protéines du lait de vache concerne de 2 à 5 % des nourrissons. Certains sont exposés par ingestion directe de lait de vache, mais l’allergie peut aussi concerner, beaucoup plus rarement, les enfants allaités. Le lait de mère peut contenir des protéines de lait de vache si celle-ci a elle-même consommé des produits laitiers. Les guidelinesrecommandent ainsi aux mères d’enfants allergiques aux protéines de lait de vache et qui allaitent, d’éliminer le lait et les produits laitiers de leur alimentation. Cette ingestion peut toutefois être accidentelle et, dans ce cas, aucune recommandation ne précise combien de temps suspendre l’allaitement.

La caséine, l’α-lactalbumine et la β-lactoglobuline (BLG) sont les principaux allergènes du lait de vache à l’origine des manifestations allergiques des nourrissons. Seule la dernière n’est pas présente normalement dans le lait maternel, sauf en cas d’absorption de lait ou de produits laitiers. La cinétique de la BLG dans le lait de la mère après que celle-ci a ingéré un produit laitier revêt donc un intérêt particulier. A cet égard, une équipe thaïlandaise a recruté 19 mères allaitantes. Quatre d’entre elles avaient des nourrissons allergiques aux protéines du lait de vache. Il leur a été demandé de ne pas absorber de produit laitier pendant 7 jours, délai au terme duquel un dosage de la BLG était réalisé. Puis les patientes devaient ingérer 240 ml de lait de vache et de nouveaux dosages étaient effectués, 3 heures, 1 jour, 3 et 7 jours plus tard.  Grandes variations du taux de β-lactoglobuline Le taux moyen de BLG dans le lait maternel, avant l’ingestion de lait, était de 0,580 ng/ml et a augmenté jusqu’à un pic moyen de 1,23 ng/ml (de 1,03 à 2,29). Cependant, il existait de grandes variations individuelles dans les taux de BLG : si le pic se trouvait à 3 h pour l’une des participantes et à 24 h pour 3 autres, il n’est apparu qu’à J3 pour 7 des femmes et même à J7 pour 5 participantes. Cela explique sans doute pourquoi un certain nombre d’études, mesurant la concentration en BLG dans le lait maternel seulement 24 heures après l’ingestion de produit laitier, ne trouvent que des concentrations faibles. De plus, les concentrations moyennes de BLG n’étaient pas différentes chez les mères des 4 enfants allergiques aux protéines de lait de vache. Trois d’entre eux ont présenté des manifestations allergiques (rash cutané ou hypersécrétion bronchique). Le lait destiné au patient allergique n’ayant pas présenté de symptômes contenait 1,04 ng/ml de BLG, taux inférieur au seuil nécessaire au déclenchement de manifestations chez cet enfant.  Cette étude, bien que comprenant un petit nombre de sujets, montre donc que la BLG, principal allergène du lait de vache, peut rester présent dans le lait maternel au moins 7 jours après ingestion de lait. En cas d’absorption accidentelle chez une mère d’enfant allergique, l’allaitement devrait donc être interrompu pendant au moins 7 jours.

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