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Risque

Publié le 15 oct 2018Lecture 3 min

PA élevée avant la conception, un impact possible sur la grossesse à venir

Philippe TELLIER, Paris

Chez l’adulte jeune, l’élévation de la pression artérielle (PA) est un marqueur précoce du risque cardiovasculaire, a fortiori quand elle aboutit au diagnostic d’HTA. Il existe une relation continue entre la PA et ce risque, les niveaux faibles étant de bon aloi, à condition de ne pas tomber trop bas, au risque d’affronter une courbe en U. Quoi qu’il en soit, si cette notion tend vers une quasi-vérité biblique, avec l’appui des données cliniques, épidémiologiques et biologiques les plus variées, force est de reconnaître que les possibles relations entre les niveaux de PA avant la conception et le devenir d’une grossesse éventuelle, n’ont pas bénéficié d’autant d’intérêt. 

Une étude de cohorte prospective publiée dans Hypertension aborde ce sujet. Elle repose sur les données d’un essai randomisé intitulé EAGeR trial (Effects of Aspirin on Gestational and Reproduction; 2007-2011) qui visait à évaluer les effets de l’aspirine chez 1 228 femmes dans l’attente d’une grossesse, alors qu’elles avaient des antécédents de fausse(s) couche(s) spontanée(s). Dans ce contexte, la PA systolique et diastolique a été mesurée : (1) pendant la période qui a précédé la conception ; (2) au tout début de la grossesse. La fécondité a été évaluée à partir du nombre de cycles menstruels cumulés avant la survenue d’une grossesse affirmée au vu des résultats du dosage sanguin ou urinaire de la gonadotrophine chorionique humaine (hCG). L’interruption spontanée de cette dernière a été affirmée cliniquement devant la survenue d’une fausse couche avérée ou biologiquement à partir des taux de hCG. Les analyses statistiques multivariées ont été effectuées avec des ajustements multiples qui ont pris en compte le groupe (traité ou non), l’âge, l’indice de masse corporelle, l’ethnie, le statut marital, le tabagisme, la parité et le temps écoulé depuis la dernière fausse couche.  Risque de fausse couche majoré en cas d’élévation de la pression artérielle Avant la conception, les valeurs moyennes de la PAS et de la PAD ont été respectivement estimées à 111,6 ± 12,1 mm Hg (SD, 12,1) et 72,5 ± 9,4 mm Hg. Le risque de fausse couche a été associé positivement aux chiffres tensionnels : soit 18 % pour chaque élévation de 10 mm Hg de la PAD (intervalle de confiance à 95 %, IC, 1,03-1,36) et 17 % pour la même variation de la PAS (IC, 1,02-1,35) dans les analyses avec ajustement. Des résultats similaires ont été obtenus avec les valeurs de la PAS/PAD mesurées en début de grossesse. En revanche, aucune association significative n’a concerné d’autres variables, notamment la fécondité et la probabilité d’un enfant né vivant.  De cette étude de cohorte prospective qui est en fait un essai randomisé, il ressort que le niveau de la PAS/PAS lors de conception pourrait influer sur la grossesse à venir, chez des femmes par ailleurs en bonne santé apparente. Cette hypothèse qui ne semble pas absurde mérite cependant d’être confirmée par d’autres études longitudinales, car une seule étude n’est jamais suffisante pour mettre un terme à une recherche. Par ailleurs, les facteurs de confusion au demeurant multiples n’ont pas nécessairement été tous pris en compte, malgré une analyse statistique sérieuse. À suivre…

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