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Profession

Publié le 25 jan 2021Lecture 3 min

Risque obstétrical, n’oublions pas la parité !

Roseline Péluchon, Val-de-Reuil

L’évaluation du risque obstétrical permet d’identifier les femmes à risque de complications pendant le travail et l’accouchement et de les orienter pour leur accouchement. Dans les pays où cela est possible, les femmes à faible risque sont autorisées à accoucher à domicile ou dans des unités de soins gérées par des sages-femmes, tandis que les autres doivent accoucher dans des unités d’obstétrique, le niveau du risque déterminant l’orientation vers tel ou tel type de maternité. Certains facteurs de risque identifiés constituent la base d’un système de classification du risque. L’âge de la mère, son indice de masse corporelle et la présence d’éléments cliniques et obstétriques spécifiques en sont les principaux items. Le risque obstétrical est considéré comme faible si la patiente ne présente aucun problème de santé particulier ni de comorbidité.

Notant qu’au Royaume-Uni l’identification des facteurs de risque ne fait nullement référence à la parité (sauf à partir de 4 grossesses), une équipe londonienne s’est demandée si ce mode de classement était réellement pertinent. Pour répondre à cette interrogation, les auteurs ont examiné les données de 276 766 patientes ayant accouché d’un enfant à terme entre avril 2015 et mars 2016, et vérifié le taux de complications chez les femmes à faible risque selon la classification recommandée. Taux de complications, pour les nullipares, supérieur à celui des multipares sans antécédent de césarienne L’analyse montre que la parité et les antécédents de césarienne sont les déterminants les plus importants pour le risque de complications obstétricales. Les femmes nullipares, classées à faible risque selon le mode d’évaluation recommandé, ont en réalité un taux de complications supérieur à celui des multipares sans antécédent de césarienne, classées, elles, comme à risque. Chez ces dernières, le taux de complications se situe entre 8,8 % pour celles sans facteur de risque identifié et 21,8 % à partir de 3 facteurs, alors qu’il va de 43,4 % pour les nullipares sans facteur de risque identifié, à 64,3 % à partir de 3 facteurs. Quant aux multipares avec antécédents de césarienne, leur taux de complication oscille entre 42,9 % et 66,3 % selon le nombre de facteurs de risque. Pour les auteurs, les recommandations actuelles doivent être modifiées, pour donner plus de place à la parité et aux antécédents obstétricaux dans le calcul du risque de complications. Il apparaîtrait alors que 45 % des femmes accouchant à terme sont des multipares sans antécédent de césarienne et pouvant donc être considérées comme à faible risque, alors que le système de classification en cours ne retrouve que 36 % de femmes à faible risque. Cela peut remettre en cause le choix et l’organisation des lieux d’accouchement. Rappelons qu’au Royaume-Uni, les « maisons de naissance », exclusivement gérées par des sages-femmes, sont beaucoup plus nombreuses qu’en France, où moins de 1 % des naissances se passent en dehors d’une structure de soins et où le choix d’orientation se fait plutôt pour le niveau de la maternité et non entre structure hospitalière, « maison de naissance » ou domicile.

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