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Risque

Publié le 21 juil 2021Lecture 3 min

La caféine pendant la grossesse pourrait favoriser l’allergie alimentaire chez l’enfant

Jean-Jacques BAUDON
La caféine pendant la grossesse pourrait favoriser l’allergie alimentaire chez l’enfant

Les allergies alimentaires affectent environ 5 % des jeunes enfants. L’exposition intra-utérine à certains facteurs environnementaux peut jouer un rôle dans leur apparition.

Les nutriments franchissent plus ou moins le placenta. Il existe cependant peu d’études sur l’effet modulateur de différentes substances non directement allergisantes comme les vitamines, les oligo-éléments, la caféine. Les effets de la caféine sur la santé ont largement été étudiés ; ses effets antioxydants pourraient influencer le développement du système immunitaire du fœtus et des maladies allergiques.  Un travail a utilisé les données d’une étude prospective (Kyushu Okinawa Maternal and Child Health Study, au sud du Japon), pour examiner, du stade fœtal jusqu’à l’âge de 3 ans, l’effet des apports en caféine sur les allergies alimentaires. Au total, 1 757 femmes ont participé, entre la 5e et la 39e semaine de grossesse, à l’enquête initiale puis au moment de l’accouchement et lorsque les enfants étaient âgés de 4, 12, 24 et 36 mois. Les données recueillies portaient sur les facteurs de l’environnement auxquelles elles étaient exposées, le mode de vie et les nouvelles maladies. Finalement, le taux d’adhésion à l’enquête a été de 74 % réunissant 1 522 couples mères/enfants. Les réactions allergiques, y compris anaphylactiques étaient retenues quand elles étaient survenues dans les 2 heures suivant l’ingestion d’un aliment ou après un diagnostic médical. Les effets antioxydants du café seraient en cause Les mères ont rempli un questionnaire semi-quantitatif sur les consommations alimentaires au cours du mois écoulé portant notamment sur la fréquence et le volume des boissons. L’évaluation des quantités de caféine ingérées pendant la grossesse a tenu compte du café, du thé, du cola, des boissons énergisantes, du chocolat consommés en se basant sur les tables de composition des aliments. Ainsi, les quantités de caféine ingérées ont pu être classées en 3 catégories croissantes : T1 (médiane 104,9 mg/j), T2 (232,3 mg/j), T3 (409,5 mg/j). Les questionnaires ont été complétés par les données socio-économiques, les facteurs environnementaux, les antécédents allergiques des parents. Au terme de l’enquête, 286 enfants avaient eu une réaction allergique à la prise d’un aliment. Par comparaison avec le tertile le plus bas (T1), le second (T2) était associé à une augmentation du risque de réaction allergique : rapport de risques ajusté (RRa) 1,19 (intervalle de confiance à 95 % IC 1,09-1,94). En combinant T2 etT3 (médiane 302 mg/j), par comparaison avec le tertile inférieur (T1), l’augmentation du risque était de 32 % (RRa 1,32 IC 1,09-1,94). L’association entre caféine et allergie alimentaire variait en fonction de l’existence d’une allergie chez au moins un parent. Cette association n’était significative qu’en l’absence d’antécédent familial (n = 467) : T2+T3 vs T1 RRa 1,99 (IC 1,11-3,57) mais non en cas d’allergie familiale (n = 1055) : RRa 1,18 (IC 0,88-1,18). Un diagnostic d’eczéma atopique à partir de 4 mois ne modifiait pas l’association entre caféine et allergie alimentaire. Ainsi, ces résultats suggèrent une association positive entre la prise de caféine pendant la grossesse et le risque d’allergie alimentaire. Le rôle antioxydant de la caféine pourrait influencer la programmation immunitaire du fœtus.

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