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Profession

Publié le 16 sep 2021Lecture 27 min

Le plafond de verre de la recherche pour les femmes : le cas de la maïeutique

Claudine SCHALCK, Marie-Christine LEYMARIE, Christine MORIN
Le plafond de verre de la recherche pour les femmes : le cas de la maïeutique

De nombreuses sages-femmes ont l’envie ou le projet de s’engager dans la voie de la recherche. Mais les postes sont rares, et le système ne laisse pas suffisamment de place à la levée des genres, stigmate d’un habitus qui peine à évoluer. Le sujet plus global est celui de la levée des discriminations faites aux (sages)-femmes dans le milieu de la recherche. Les trois autrices plaident aujourd’hui en faveur de la reconnaissance de la maïeutique dans le parcours universitaire en tant que discipline bien à part.

Certains éléments de cet article ont servi comme base de réflexion pour le symposium « From Midwifery to Maïeutique : Lost in Translation” lors du 32ème Congrès Triennal de la Confédération Internationale des Sages-femmes (1). Ce symposium avait pour objectif d’éclairer le sens et l'impact de la traduction de "midwifery" en   "maïeutique". Le changement linguistique de la terminologie a été analysé en comparant les traductions anglaises/françaises dans la Série du Lancet qui avait publié un numéro spécial intitulé « Midwifery », traduit en français par « Maïeutique », en 2014. Pour atteindre cet objectif, ont été analysées, les résultats d'une enquête réalisée en 2015 auprès de treize associations de sages-femmes francophones, ainsi que les données issues de la littérature française en se référant à cinq pays francophones de trois continents : L'Amérique du Nord (Québec), l'Europe (France, Suisse, Belgique) et l'Afrique (Cameroun).  Introduction En France, la volonté d’intégrer à l’université les professions paramédicales, et de finaliser cette intégration pour les sages-femmes, avait suscité bien des espoirs pour la valorisation et la reconnaissance de l’activité de ces professions grâce à la recherche. De fait, en France, les sages-femmes, les infirmier·e·s, les professionnel·le·s de la réadaptation, dont les kinésithérapeutes et les orthophonistes, n’avaient pas la possibilité d’y accéder pour leur spécificité professionnelle. Les uns ne pouvant pas poursuivre leur cursus à l’université malgré un diplôme reconnu grade licence, les autres sans pouvoir aller au-delà, malgré un diplôme déjà universitaire, reconnu grade master, comme c’est le cas pour les sages-femmes. Ce processus de transformation, initié en 2017 à la demande des tutelles, est arrivé à son terme, en 2020, par sa concrétisation, avec « l’universitarisation » de ces professions. Elle a conduit à la constitution de 3 nouvelles sections au Conseil national des universités et d’un « vivier d’enseignants-chercheurs » (Le Bouler, 2018, p.41) issus de la filière paramédicale et maïeutique. Mais pour les sages-femmes, avec 97,4 %(1) (https://www.eventvirtual.eu/cmVirtualPortal/_CzechIn/ICMVIR/) de femmes dans la profession, malheureusement, force est de constater que l’accès à la recherche n’est qu’une illustration exemplaire de ces freins invisibles qui empêchent toujours la progression sociale des femmes, puisqu’elle se heurte une fois de plus à un véritable plafond de verre. Le contexte de l’universitarisation Après deux années de concertations entre acteurs du public et du privé, le rapport de Stéphane Le Bouler avait tracé la feuille de route de cette petite révolution avec la « Mission Universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique (2)». Il avait été remis, en ce sens, au ministère des Solidarités et de la Santé ainsi qu’au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Les bénéfices d’un tel changement avaient été soulignés, car la France s’était vue privée des avancées de la recherche dans ces différents champs de compétences professionnels, notamment en maïeutique (Demeester, Ducrot-Sanchez, 2007). Au prix d’un retard certain face aux voisins européens et à l’international, où la recherche, en ce domaine, est bien développée au niveau universitaire depuis longtemps. D’après ce rapport, la recherche, dans ces pays, aura surtout profité à l’amélioration de la pratique des soignant·e·s et à l’investissement pédagogique (Le Bouler, 2018, p.16). À l’inverse, en France, et en maïeutique tout particulièrement, elle reste insignifiante (Goyet et al., 2018), alors qu’elle bénéficie d’une aura internationale ailleurs, sous le nom de « research in midwifery ». De ce fait, pour toutes ces professions concernées, l’action publique attendue, avec l’universitarisation, porterait sur une « meilleure couverture des besoins de santé de la population » et le développement « de nouveaux champs de compétences pour consolider les pratiques professionnelles et les conditions de formation » (Le Bouler, 2018, p.11). C'est-à-dire que « la mobilisation de nouvelles compétences en recherche consiste avant tout à revendiquer l’expertise professionnelle dans la formation et les pratiques de soins » (Le Bouler, 2018, p.6), en particulier grâce à un équilibre entre savoirs « académiques » et « professionnels ». L’avenir des enseignantes-e-s en maïeutique : une feuille de route rassurante Le rapport « Le Bouler » avait dressé avec précision les bénéfices et les obstacles de cette transformation, se félicitant d’avoir réussi à calmer les « nombreuses craintes, quant aux conséquences d’un tel mouvement à l’université », c'est-à-dire « celles du corps enseignant » (Le Bouler, 2018, p.10). Le plan d’action proposé, avec ses recommandations, en tenait compte, notamment pour l’avenir à l’université des enseignant·e·s en maïeutique, des femmes presque exclusivement. En effet, sans être docteur·e, la formation initiale des futures sages-femmes, en particulier à l’exercice clinique et à la démarche scientifique, se fait sous leur responsabilité. La direction du travail de mémoire de fin d’études des étudiant·e·s sages-femmes, véritable initiation à la recherche, leur incombe le plus souvent, tandis que la formation confère un grade master en cinquième année avec un titre universitaire. Au-delà de cette initiation à la recherche, bon nombre d’enseignant·e·s accompagnent, voire s’associent également à leurs étudiant·e·s, lorsqu’il s’agit de mener à bien la publication issue d’un travail relatif à un mémoire de master, substantiel pour la recherche (Demeester, Ducrot-Sanchez, 2007). D’une certaine manière, dans cette activité, il est déjà question d’enseignement et de recherche. C'est pourquoi le rapport « Le Bouler » se voulait particulièrement rassurant, quant au processus des qualifications, puisque « le recrutement des enseignants chercheurs sous des statuts diversifiés est la pierre angulaire de cet effort en matière de recherche » (Le Bouler, 2018, p.16). Une promotion pour une profession particulièrement féminine Du côté des sages-femmes, l’universitarisation a été saluée unanimement par l’ensemble de la profession comme une grande avancée. Il est vrai qu’elle portait la promesse d’une reconnaissance et d’une assise identitaire sans cesse malmenée, où la profession sage-femme supporte et subit la condition féminine, avec toutes ses injustices. Trop féminine, identifiée en ce sens à l’intimité des femmes, entre sexualité et maternité, compétente pour être auprès des femmes dans toutes leurs ressources physiologiques et leur santé, plutôt que pour la pathologie, réservée aux médecins, cette profession porte les stigmates d’une société qui reste profondément inégalitaire vis-à-vis des femmes. Car, même si les femmes sont égales en droits aux hommes, il est établi que les règles culturelles intériorisées laissent la part belle à la « domination masculine » largement entretenue par une « violence symbolique », une « violence douce, insensible, invisible pour ses victimes mêmes, qui s’exerce pour l’essentiel par les voies de la communication et de la connaissance » (Bourdieu, 1998, p.12). Soit, avec la force de l’habitus (3), au moyen d’une socialisation qui conditionne l’agir, la pensée et les désirs de l’individu, sans même qu’il s’en rende compte, telle une « seconde nature » qui façonne la personnalité de l’individu (Elias, 1987). Ce concept, central chez Pierre Bourdieu, est, d’après lui, un puissant mécanisme social qui reproduit, confirme et renforce les inégalités (Bourdieu, 1972). Pour autant, cette « valence différentielle des sexes » (Héritier, 1991), du masculin toujours supérieur au féminin, est considérée genrée en ce qu’elle vient valoriser toutes les qualités considérées socialement comme masculines, au-delà du sexe, au détriment des qualités considérées comme féminines (Oakley, 1972). Même les discours sur la parité, qui en soi n’est pas l’égalité, peuvent s’y méprendre, dans la mesure où ils se font l’instrument d’une disqualification des femmes, lorsqu’une fonction leur est proposée juste parce qu’il faut une femme. Les faits sont notoires et documentés par nombre de recherches : une profession trop féminine intéresse peu les hommes d’autant plus qu’elle est toujours mal rémunérée. S’il y a lieu, dans ce cas, les hommes investissent les places de pouvoir et les fonctions hiérarchiquement supérieures. Partout, en France, plus on s’élève dans la hiérarchie et le pouvoir, plus les femmes disparaissent ou sont marginalisées, sous l’effet de l’inévitable plafond de verre. Un bon exemple en est la féminisation de la profession des médecins, longtemps exclusivement des hommes, sans que, pour autant, les rôles sociaux des hommes et des femmes ne soient vraiment bousculés ou reconfigurés. Les hommes médecins refluent vers les postes les plus valorisés en prestige ou en pouvoir, soit à l’université et dans la recherche (Hardy-Dubernet, 2005). Chez les 28 932 sages-femmes en activité en 2017, en France, seulement 758, soit 2,6 %, sont des hommes (4), malgré l’ouverture à la profession en 1982. Là aussi, les hommes sages-femmes vont vers des expertises complémentaires plus techniques et valorisées, comme l’échographie, par exemple, et vers des fonctions hiérarchiques de management ou de responsabilité (Charrier, 2007). Profession sage-femme : les stigmates genrés de la féminité La profession sage-femme dans son ensemble, quant à elle, porte de nombreux stigmates genrés, passés ou actuels, tant elle est identifiée concrètement et symboliquement au sort fait à la condition féminine. Profession médicale dans le code de la santé publique (5) en France, comme les médecins et les chirurgiens-dentistes, elle reste mal payée. À peine plus qu’un·e infirmièr·e, dont le salaire, en 2019, est lui-même 22e sur 31 dans les pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (6). Profession médicale, elle est néanmoins toujours exclue du titre III de la fonction publique hospitalière concernant le personnel médical, figure masculine, et annexée au titre IV des professions non médicales, figure féminine, tout comme dans le classement de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (7). Jusqu’aux grèves des sages-femmes de 2013-2014, en France, son statut dans la fonction publique était toujours calqué sur celui de la hiérarchie des soins, paramédicale, en totale contradiction avec l’autonomie et l’indépendance d’une profession médicale. Tandis que la qualité des actes médicaux sages-femmes, identiques à ceux des médecins, n’a été reconnue qu’en 2016, par l’Assurance Maladie, pour figurer dans la Classification Commune des Actes Médicaux. Dans leurs contradictions, les faits s’opposent aux droits, pour les sages-femmes comme pour les femmes, malgré les revendications et les luttes, des unes et des autres, pour leur respect et leur reconnaissance. Plus encore, cette indépendance professionnelle est très relative à l’hôpital pour les sages-femmes, où elles exercent en majorité (Barlet, Marbot, 2016). Car, la médicalisation de l’accouchement, et sa circonscription à l’univers hospitalier en France, ont parachevé la mise sous tutelle de leur activité par les médecins (Jacques, 2007). Quelques décennies à peine nous séparent de cette époque, où le médecin était toujours un homme, alors que la sage-femme était toujours une femme. Si bien que, face à une profession entièrement féminine jusqu’en 1982, le partage des rôles et du pouvoir propose l’image d’un couple traditionnel, en faveur d’une domination masculine, à travers la subordination des activités sage-femme à celles du médecin (Knibiehler, 2007). À l’hôpital, ce tableau est toujours d’actualité avec le maintien d’une subordination de la figure féminine, de la sage-femme, à la figure masculine, devenue genrée, dans la profession des gynécologues-obstétriciens fortement féminisée. L’émancipation des savoirs pour les femmes et les sages-femmes Dans ce contexte, l’universitarisation et la promotion de la recherche en maïeutique représentaient une réelle avancée pour la profession sage-femme, aussi bien en termes de reconnaissance et de valorisation professionnelle, qu’en termes d’espaces de pensée, de débats critiques, de créativité, d’inventivité et de développement de savoirs propres à leur discipline. Ces éléments, fondateurs pour la recherche en elle-même, tiennent aussi de l’espace vital pour permettre d’y développer une discipline qui a pour objet la santé des femmes, de leur tout-petit, de leur famille, grâce aux capacités adaptatives et aux ressources propres de chacun. Ce en quoi la maïeutique se distingue de la médecine, dédiée à la pathologie, autant qu’elle peut se déclarer, par-là, équivalente à « midwifery ». En effet, pour la « research in midwifery » cette spécificité ne fait aucun doute au niveau international. Car, ce terme spécifie une discipline autonome, avec ses savoirs propres, et, bien que différente, désigne une profession, de même nom, midwife (8), à laquelle elle se rapporte directement (Bergstrom, 1997). D’ailleurs, suivant cette définition, « midwifery » a longtemps été traduit par « pratique sage-femme » dans les publications internationales (Meyer, Lemay, de Labrusse, 2019). En France, la discipline exercée par les sages-femmes a reçu le nom de « maïeutique », après avis de la Commission d’enrichissement de la langue française en 2010, qui établit que la maïeutique est « la discipline médicale exercée par les sages-femmes » (9). En 2014, ce terme, bien que vivement contesté dans certains pays francophones, remplace « pratique sage-femme » dans la traduction française du The Lancet (10) lui-même, avec une édition spéciale (Renfrew et al., 2014) consacrée au rôle primordial pris par les sages-femmes, grâce aux soins primaires, dans la promotion de la santé et du bien-être des femmes, des enfants et de leur famille, partout dans le monde (ten Hoope-Bender et al., 2014 ; Horton et Astudillo, 2014). De ce fait, dès lors que la santé n’est pas seulement « l’absence de maladie ou d’infirmité », l’absence de pathologie, mais un « bien-être physique, mental et social complet » (Organisation mondiale de la santé, 1946) (11), dès lors que la santé s’adresse au « corps vécu », au « corps subjectif », porté par un sujet (Canguilhem, 2002, p. 68), la maïeutique, elle-même, doit pouvoir en tenir compte. Par voie de conséquence, la recherche, en ce domaine, ne peut pas faire l’impasse de la co-activité d’un sujet, actif, et travaillant à sa propre santé avec le professionnel (Strauss, 1982, Lhuilier, 2006), soit celle qui réunit les sages-femmes et les femmes elles-mêmes. C’est dire que la construction des savoirs en maïeutique ne peut se limiter à un savoir sur l’objet de son activité, « en troisième personne » (Canguilhem, 2002), ni pour le professionnel, ni pour le chercheur. Ils sont conviés, avec les femmes, à construire un savoir avec, issu d’un partenariat et d’une coopération. D’ailleurs, dans l’exercice clinique des sages-femmes, cette co-activité est indispensable pour la promotion du bien-être et de « l’empowerment » (12) chez les femmes. Soit, cette capacité d’agir au profit de leur santé à partir de la discussion de leurs choix, leurs décisions, leurs désirs, leurs motivations et leurs ressources. L’habitus et le classement de la maïeutique en médecine Malheureusement, loin des espoirs et des propositions du rapport « Le Bouler », avec l’universitarisation, l’heure n’est pas venue pour de telles considérations, ni pour les sages-femmes, ni pour les femmes, en France. Car, dès lors qu’au sein du Conseil National des Universités la toute nouvelle section 90 maïeutique s’est vue classée en médecine (13), l’activité de celle-ci devient un sous ensemble de celle-là, avec, aujourd’hui, un sort qui n’est guère plus enviable que celui d’hier. Il avait fallu attendre 1995 pour qu’une sage-femme préside le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes, et non plus un gynécologue obstétricien, qui fut toujours un homme jusque-là. De même, il avait fallu attendre 2014 (14), pour qu’une sage-femme puisse être responsable d’une école de sage-femme, sans être placée sous l’autorité d’un tel médecin spécialiste. Là aussi, jusqu’en 2014, ce spécialiste a toujours été de sexe masculin dans toutes les écoles de sages-femmes de France. Avec le classement de la maïeutique en médecine au conseil national universitaire (15), il semble bien que, par le biais de la recherche, ce soit un pouvoir médical genré qui reprenne le contrôle de l’activité sage-femme. Sans compter que ce classement distingue la recherche en maïeutique de la « research in midwifery » avec laquelle elle n’a plus d’équivalent, cette dernière étant autonome et indépendante face à la médecine. En effet, c’est également, par-là, une subordination de la recherche en maïeutique aux standards formels de la recherche médicale, essentiellement centrés sur la validation des faits et la qualité des preuves. Celle, où la valeur de l’article de rang A, ou publié dans une revue avec un facteur d’impact important, garantirait sa qualité ou sa supériorité face à une recherche doctorale significative pour l’exercice professionnel des sages-femmes ; ou une recherche qualitative non moins significative, mais relative aux sciences humaines. D’autant plus qu’il est notoire qu’une telle visibilité peut aussi être monnayée (Althaus, 2019). Outre qu’il rajoute à la confusion identitaire pour une profession qui n’est ni médecin, ni infirmièr·e, le classement de maïeutique en médecine, confond tout bonnement le statut et la discipline, c'est-à-dire le cadre d’exercice légal médical et l’objet de l’activité elle-même. De ce fait, il vient priver la maïeutique de sa composante transversale, où elle ne peut se constituer pleinement sans les savoirs et les connaissances apportées par les sciences dites humaines, pourtant indispensables dès lors qu’il s’agit de santé. Car, si la médecine a pour objectif de lutter contre les maladies et la mort, et bien qu’il faille des connaissances médicales pour la pratique sage-femme, assimiler la maïeutique à une discipline de la médecine, c’est tout autant considérer que la maladie se traite comme la santé, et qu’entre le normal et le pathologique, il n’est que question de normes, soit un concept « objectivement déterminable par des méthodes scientifiques » (Canguilhem, 1966, p.155). Qui plus est, sans tenir compte du sujet et de sa subjectivité.  Un classement avant tout genré C’est dire que le sujet dont il est question ici est particulièrement genré et redondant, puisqu’il s’agit d’une profession essentiellement féminine et du sort d’une discipline, comme de sa recherche, consacrée aux femmes et à leurs ressources propres. La division du travail, qu’elle consacre, n’est pas seulement sociale, elle est aussi profondément psychologique et morale (Hughes, 1958, Lhuilier, 2005), en ce qu’elle est genrée. Elle concerne les sages-femmes, mais s’adresse aussi aux femmes, par la force des enjeux symboliques liés à l’activité et au métier. En effet, une discipline maïeutique autonome et indépendante, sortait les sages-femmes de la supervision du médical, grâce à la recherche. Ipso facto les femmes retrouvaient, elles aussi, à la fois symboliquement et concrètement, du pouvoir d’agir et des savoirs sur leur corps, comme sur leur vécu, que la médecine leur a historiquement confisqués, avec la reprise en mains par les hommes savants des « secrets des femmes », ceux qui concernent la sexualité féminine, la procréation et la génération (Park, 2006). Ce n’est pas sans conséquence à l’heure où les femmes réclament d’autres conditions pour la naissance que la médicalisation forcée et une approche productiviste dans l’organisation de travail des services hospitaliers. Là, où cette dernière se fait inéluctablement au détriment de la démarche qualitative et de la dimension existentielle humaine, non loin d’un débat devenu public autour de ce qu’il est convenu d’appeler « les violences obstétricales ». En France, pays européen où les naissances sont le plus médicalisées, cette problématique est devenue si vive qu’un rapport national a été commandé, puis remis en juin 2018, au Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (15). Ce classement n’est pas sans conséquence, non plus, pour l’émancipation des sages-femmes face au pouvoir médical, alors que le débat porte plus que jamais sur la possibilité de rendre les maisons de naissance pérennes ; des maisons de naissance, gérées de façon autonome par les sages-femmes dans l’accompagnement à la naissance des femmes elles-mêmes. Elles existent pourtant sont reconnues dans bon nombre de pays environnants. Par ailleurs, la portée de cette autonomie est nettement illustrée par les chirurgiens-dentistes. Bien que profession médicale, eux aussi, et bien qu’en forte proximité avec la pathologie, ils se seront néanmoins constitués en discipline propre avec l’odontologie. À n'en point douter, grâce aux rapports de force d’une profession historiquement genrée, en leur faveur. Avant l’universitarisation des professions paramédicales et de celle de sage-femme, le Conseil national des universités « Santé » regroupait les disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutiques, avec 14 sections pour la médecine, 3 pour l'odontologie et 6 pour la pharmacie. La nouvelle configuration établit, dorénavant, 5 disciplines, comprenant le même nombre de sections pour l’odontologie et la pharmacie, une section pour chacune des nouvelles disciplines, sciences infirmières et sciences de la réadaptation, tandis que la maïeutique a été classée comme quinzième section en médecine, comme si elle en était devenue une spécialité médicale supplémentaire. L’habitus et la composition de la section maïeutique, au nouveau Conseil national des universités Au-delà du classement de maïeutique en section de médecine, la même lecture s’impose devant le constat des nominations faites au corps professoral universitaire ainsi que devant celui de la procédure des qualifications de 2020. Car la nomination, pour la section 90 du Conseil national des universités, des trois premiers professeurs en maïeutique, biologiste spécialiste en maladies infectieuses virales, médecin épidémiologiste et pharmacien, certes chercheur·e·s, laisse perplexe. D’autant plus qu’il n’était pas interdit de promouvoir exceptionnellement, à cette reconnaissance, des sages-femmes déjà docteures, enseignantes et chercheures dans d’autres sections, certes toutes des femmes, sans flétrir la qualité et le niveau de la recherche universitaire ; et cohérentes avec le rapport Le Bouler. Pour toutes les sages-femmes, ces nominations entremêlent l’injonction à se soumettre à la plus haute autorité de la recherche dans leur discipline, avec l’absurdité de ne pouvoir y retrouver la maïeutique qu’elles exercent. Car, aucun de ces représentants n’a jamais pratiqué le métier, comme aux temps anciens, lorsque les chirurgiens, tous des hommes, octroyaient aux sages-femmes le droit d’exercer, sans jamais avoir pratiqué eux-mêmes un seul accouchement (Gelis, 1988). Plus encore, cette représentation fait disparaître la maïeutique elle-même, au profit de standards d’évaluation académique propres à l’activité médicale, dont les critères formels justifient la disparition de l’objet de l’activité professionnelle. La recherche en maïeutique y est étrangère à ce qu’il était permis d’espérer avec le rapport de Stéphane Le Bouler ; soit le développement de nouveaux champs de compétences professionnelles dans le but d’améliorer les pratiques soignantes, la consolidation des conditions de la formation, afin de mieux répondre, in fine, aux besoins de santé de la population, soit ici spécifiquement la santé, comme le bien être, des femmes, de leur enfant et de leur famille. De la sémantique au symbolique, les mêmes enjeux Ces postes d’autorité, de prestige et de pouvoir sont confisqués aux sages-femmes, comme à la figure féminine qu’elles portent, par deux hommes et la figure genrée d’une femme médecin étrangère au métier. Il semble bien qu’un titre universitaire de « professeur en maïeutique » ne soit pas incongru, là où celui de « professeur en pratique sage-femme », voire « professeur en sciences sages-femmes » si l’on se réfère aux nouvelles « sciences infirmières », l’eut été certainement. Et ce, grâce à la dé-féminisation de cette expression et à la perte de sens opérée grâce à la substitution de « pratique sage-femme » par « maïeutique » (Meyer, Lemay, de Labrusse, 2019). Pourtant le rapport Le Bouler soulignait lui aussi combien « la symbolique est importante » (Le Bouler, 2018, p.41) dans la constitution d’une section ou d’une sous-section pour la maïeutique et les sciences infirmières. Ces dernières auront bien réussi à se constituer en toute indépendance, autant que les sciences de réadaptation. Grâce à leur statut paramédical, elles auront pu s’affranchir de la supervision exclusive du médical, et se constituer un domaine de recherche totalement autonome, comme c’est le cas, par ailleurs, au niveau international pour « midwifery » aussi. Au niveau international, sans espace de pensée et de créativité indépendant, la maïeutique risque fort de rester non significative et insignifiante dans la mesure où elle demeure un auxiliaire de la recherche médicale. Sans compter que son classement parmi les disciplines médicales vient compliquer le processus général d’harmonisation des formations universitaires dans le cadre européen, alors que le rapport Le Bouler considérait que la finalité de l’intégration à l’université était aussi de le faciliter (Le Bouler, 2018, p.11). L’habitus et la procédure des qualifications Plus loin, la procédure des qualifications de l’année 2020, qui permettent de postulerà une fonction d’enseignant·e chercheur·e, apparaît suivant la même logique genrée, puisqu’elle fait valoir encore une fois les standards formels de la recherche académique médicale, appliqués pour la première fois à la maïeutique. On peut y suivre la validation des qualifié·e·s par leur proximité avec les équipes de recherche médicale et ses critères de sélection. Comme si la recherche en maïeutique ne pouvait répondre qu’à cette seule évaluation, en particulier pour les sages-femmes candidat·e·s formées avec d’autres approches, notamment qualitatives, ou en sciences humaines, en particulier les sciences de l’éducation. Le sort fait aux enseignant·e·s interpelle également dès lors qu’il ne tient pas compte des préconisations du rapport Le Bouler en faisant peu de cas de leur travail de publication, de  la formation à la recherche dispensée aux étudiant·e·s sages-femmes, de leur expertise de l’activité clinique et pédagogique , pour certain·e·s avec un titre de docteur·e et avec des responsabilités de direction d’école de sages-femmes, voire, de l’incitation faite pour  s’inscrire dans la procédure des qualifications, sans titre de docteur·e. Les efforts sont vains, en particulier pour toutes les femmes sages-femmes, qui n’ont eu de cesse de lutter pour accéder à la recherche dans d’autres disciplines, afin de promouvoir et de légitimer in fine celle de la maïeutique. Renvoyées à leurs fourneaux, là encore, leur sort prend l’allure d’autre temps, où l’université fermait ses portes aux femmes, alors qu’elles n’étaient pas émancipées. Les chiffres sont éloquents et parlent d’eux-mêmes. Pour toute la France, avec 28 candidat·e·s, à peine, pour les qualifications 2020 dans cette nouvelle discipline universitaire, la grande majorité avec un titre de docteur·e, 10 sages-femmes seulement sont reconnu·e·s dignes de postuler à l’entrée de l’université en étant qualifié·e·s, dont 4 des 5 hommes sages-femmes.  Avec 40 % d’hommes sur la liste des qualifié·e·s dans une profession qui n’en compte que 2,6 %, et des exclu·e·s, quasiment toutes des femmes, tout porte toujours à croire que la tête des femmes est décidément moins bien faite que celle des hommes. Tout porte à croire que la recherche universitaire se reconnaît à son image dans la figure d’un chercheur genré, pour qui féminisation rime avec dépréciation, lorsque 80 % des hommes sages-femmes sont acceptés et que 75 % des femmes sages-femmes sont refusées. Concernant la procédure des qualifications 2021, sur 21 candidat·e·s, 10 sages-femmes ont été qualifié·e·s.  Mais le même constat s’impose pour les hommes puisqu’ils représentent 30% des reçu·e·s alors que 3 candidats sur 4 sont retenus, soit 75 %.  Toutefois, contrairement à 2020, 7 sages-femmes enseignantes, non qualifiées l'année précédente, le sont cette année, dont deux à titre professionnel. Être qualifié à titre professionnel est très encourageant pour le corps enseignant puisque cette perspective ouvre la voie aux sages-femmes directrices et enseignantes, sans devoir justifier d’un grade de docteur. L’esprit du rapport Le Bouler s’en trouve mieux respecté. Par contre, ce qui est donné d’une main est aussitôt repris de l’autre. En réalité, sur ces deux premières années de qualification en section maïeutique, peu de sages-femmes ont été qualifié·e·s. Et seulement un poste d'enseignant-chercheur a été créé, et pourvu, en 2020. Un seul est également à pourvoir en 2021. Dans ces conditions, sans création de postes universitaires, la recherche en maïeutique ne pourra pas se développer à un rythme satisfaisant et restera balbutiante. La constitution de véritables équipes de recherche en maïeutique semble compromise alors que des sages-femmes formées à leurs propres savoirs, et dans leur propre discipline, sont indispensables pour développer la recherche spécifique aux sciences de la maïeutique. Il en va du respect des activités consubstantielles à leurs pratiques professionnelles. Il y a pourtant 23 000 sages-femmes, inscrites à l’ordre en France, qui pourraient potentiellement investir cette voie pour peu que l’université en donne la possibilité et les moyens. La filière maïeutique ne peut, aujourd’hui, que s’interroger sur la finalité d’une telle réorganisation de la formation/recherche en maïeutique, sans preuve d’une réelle intégration universitaire, cohérente et non discriminante pour la formation/recherche des sages-femmes. D’autant plus, qu’à budget constant, et sans investissement financier pour des postes universitaires, la procédure des qualifications pour les sages-femmes relève d’une entreprise stérile qui ne dit pas son nom. S’il n’est plus possible, aujourd’hui, en France, de refuser l’entrée à l’université aux femmes et aux sages-femmes, il semble qu’il y ait toujours moyen de leur en refuser, pratiquement, l’exercice. Comme si perduraient, malgré tout, les principes misogynes du code Napoléon de 1804. En Europe, ce sont pourtant des centaines de sages-femmes, enseignantes ou docteures, qui œuvrent pour la promotion de la recherche en maïeutique. Des sages-femmes qui enseignent et dirigent la formation initiale des étudiant·e·s sages-femmes, qui mène des travaux de recherche dans leur propre discipline ou qui accompagnent et conseillent les sages-femmes doctorantes ou post doctorantes (Goyet et al., 2018). Cette situation ne fait qu’entériner le constat fait par Delphine Gardey sur la difficulté d’accès des femmes à la recherche en France ces trente dernières années où « beaucoup d’éléments explicatifs seraient à mentionner qui ont trait à la culture universitaire française » (Gardey, 2005, p.37], notamment « des mécanismes institutionnels discriminants – tels qu’ils sont à l’œuvre, par exemple, dans l’évaluation scientifique » (Gardey, 2005, p.32). Elle contribue également à perpétuer le plafond de verre de la recherche pour les femmes au vu de leur faible taux de présence à l’université dans la recherche, selon des chiffres de 2015, donnés par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche lui-même (16). Plus un grade est élevé et moins les femmes sont nombreuses avec notamment, pour les enseignant·e·s chercheur·e·s, 63 % d’hommes contre 37 % de femmes, alors que 44 % des femmes sont maîtresse de conférence et 24 % professeures. Une large ouverture à la qualification, c’était reconnaître non seulement leurs capacités, mais aussi leur contribution à l’avancée de la recherche pour les sages-femmes, pour les femmes, comme pour la maïeutique elle-même. C’était leur laisser la porte ouverte dans les différentes universités de France. Ce, d’ailleurs sans risque pour la recherche, puisqu’en dernier lieu, c’est bien à ces dernières qu’il revient le droit et la responsabilité d’évaluer le bien-fondé d’un recrutement pour l’enseignement et la recherche en leur sein. Le rapport le Bouler demandait « un dispositif de qualification approprié pour les docteurs issus de la filière » (Le Bouler, 2018, p.37) ; c’est apparemment plutôt le cas pour les sciences infirmières et les sciences de réadaptation, qui plus est grâce à des disciplines autonomes. Faute d’avoir pris en compte la complexité et les enjeux fortement genrés liés à la filière maïeutique, le dispositif de nomination des professeur·e·s, comme celui des qualifications, s’érigent en plafond de verre pour les femmes avec les sages-femmes. D’autant plus que le classement de maïeutique en sous-section parmi les disciplines médicales est une incitation pour les médecins à briguer des nominations de chercheur·e en maïeutique. Ce classement ressemble, par-là, fort bien en France, à un instrument de plus au service des promotions genrées. Tout en ouvrant la voie, par la recherche, à ce qui prend l’allure d’une nouvelle segmentation professionnelle, genrée, là où, il y a peu de temps encore, Philippe Charrier avait pu constater que l’arrivée des hommes chez les sages-femmes, après 1982, n’en avait finalement pas suscité (Charrier, 2007). Conclusion Selon Pierre Bourdieu, l’habitus condamne même les esprits éclairés à suivre les règles de conduite, de croyances et de valeur de leur groupe d’appartenance, en l’occurrence ici les règles d’une socialisation genrée, fut-ce pour la recherche. L’habitus semble y avoir accompli son œuvre avec le processus d’universitarisation pour la maïeutique, les sages-femmes et les femmes, en France. Il n’en reste pas moins que l’émancipation dans la recherche pour les femmes, chez les sages-femmes, exige que celles-ci soient « maître » en leur domaine d’activité et de savoirs, autant que pour la « research in midwifery ». La filière maïeutique devrait se constituer à l’université en discipline autonome et indépendante, au même titre que les sciences odontologiques, les sciences infirmières et les sciences de réadaptation. Il ne semble pas qu’il y ait d’autre voie possible pour mettre fin au plafond de verre en ce domaine. Afin de changer d’habitus, et de monde, et qu’il ne soit plus vrai, que pour les sages-femmes, comme l’écrit Louis Roux déjà en 1840 : « Le préjugé les condamne, à d’honorables exceptions près, à n’être que des diminutifs des médecins » (Roux, 1840, p.178). Mais surtout, afin de ne pas priver toute une profession, essentiellement des femmes, une fois encore, avec la recherche, de l’ingrédient essentiel qui soutient son activité, c’est à dire la reconnaissance.     1. Conseil national de l’Ordre des sages-femmes, estimation 2017, Disponible : http://www.ordre-sages-femmes.fr/etre-sage-femme/donnees-demographiques-de-la-profession/ 2. « Maïeutique » est un terme de la philosophie antique, emprunté au grec maieutikê (tekhnê), soit « (art) d’accoucher quelqu’un ». Il est employé spécialement en parlant de la méthode d’enseignement de Socrate qui, d’après Platon, « faisait accoucher » l’esprit de ses interlocuteurs, en leur faisant trouver par eux-mêmes la vérité : Platon, Théétète, Dialogue VII, 150a-150 e. Socrate pratiquait l’art d’accoucher les esprits autant que sa mère, Phénarète, sage-femme, pratiquait l’art d’accoucher les femmes. Lors de l’entrée des hommes dans la profession, il fut question de proposer « maïeuticien » comme féminin de « sage-femme ». Cette dénomination ne s’est pas imposée. Le plus souvent l’usage est de parler d’un homme sage-femme. 3. Le terme latin habitus, traduction du grec « hexis » dont usent Platon et Aristote, signifie « manière d’être » ou « disposition ». Il est notamment repris, avant Pierre Bourdieu, par les sociologues Marcel Mauss (1934) et plus encore Norbert Elias (1987). 4. Conseil national de l’Ordre des sages-femmes, estimation 2017, Disponible : http://www.ordre-sages-femmes.fr/etre-sage-femme/donnees-demographiques-de-la-profession/ 5. Code la santé publique, Livre premier de la quatrième partie, qui réglemente les trois professions médicales. 6. Panorama de la santé 2019 de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) Disponible : https://www.oecd.org/fr/sante/systemes-sante/Panorama-de-la-sant%C3%A9-2019-Comment-la-France-se-compare.pdf 7. Institut National de la Statistique et des Études Économiques : catégorie 86.90D des « activités infirmières et sages-femmes », qui exclut les activités de pratique médicale. 8. Sage-femme, dans le sens mid-wife, être auprès de la femme. 9. Bulletin officiel de l’éducation nationale n°20 du 19 mai 2016Officiel, 6 avril 2016. 10. Midwifery a été traduit, dans la série du Lancet par « Maïeutique », et défini comme « les soins spécialisés, basés sur la connaissance, et attentionnés pour les femmes enceintes, les nouveau-nés et leurs familles, pendant la période précédant et durant la grossesse, l’accouchement, les suites des couches et les premières semaines de la vie. Cette pratique consiste essentiellement à optimiser les processus physiologiques, biologiques, psychologiques, sociaux et culturels de la reproduction et de la petite enfance, mais également à prévenir et à prendre en charge rapidement les complications, à consulter et orienter les femmes vers d’autres services, à respecter la situation et les points de vue individuels des femmes, et à travailler en partenariat avec elles pour renforcer leurs capacités à prendre soin d’elles-mêmes et de leurs familles » 11. Organisation Mondiale de la Santé, 1946, Préambule à sa constitution, déclaration signée le 22 juillet 1946 par 61 états et entrée en vigueur en 1948. 12. Empowerment compris en tant que l’octroi de davantage de « pouvoir d’agir ». 13.   Le Conseil national des universités est une instance nationale régie par le décret n° 92-70 du 16 janvier 1992. Il se prononce sur les mesures individuelles relatives à la qualification, au recrutement et à la carrière des professeurs et des maîtres de conférences des universités. Le conseil national des universités « santé » comprend 3 sections avec Médecine, odontologie et Pharmacie. La section Maieutique n’a pas été constituée de manière indépendante, en section supplémentaire. La section 90 : Maïeutique, dépend de l'entité Médecine. https://www.conseil-national-des-universites.fr/cnu/#/ 14. Décret n°90-949 du 26 octobre 1990 portant sur le statut particulier des directeurs des écoles de sages-femmes de la fonction publique hospitalière. 15. Haut Comité à L’Égalité entre les hommes et les femmes : Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical. Des remarques aux violences, la nécessité de reconnaître, prévenir et condamner le sexisme, rapport n° 2018-26-SAN-034, consultable sur :  http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_les_actes_sexistes_durant_le_suivi_gynecologique_et_obstetrical_20180629.pdf 16.  Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Direction des ressources humaine, note n°2, mai 2017

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