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Infections, pathologies, maladies dans le cadre de la grossesse

Publié le 21 fév 2023Lecture 4 min

CMV : détails sur la prévention et le dépistage

Laura BOURGAULT
CMV : détails sur la prévention et le dépistage

Affection très fréquente, le CMV touche 0,4% des nouveau-nés. Rappel des complications, des principaux points de la prévention primaire et de l’efficacité du valaciclovir avec le Pr Olivier Picone, gynécologue obstétricien à Colombes (AP-HP), présent lors du Congrès Gyn Caraïbes organisé en Guadeloupe du 17 au 20 janvier.

Le CMV entraîne différentes complications chez le fœtus et l’enfant à naître : des morts in utero, des retards de croissance, des déficits neurologiques et auditifs. La question qui se pose : « comment repérer au mieux la présence de ces déficits neurologiques chez le fœtus ? », interroge le Pr Olivier Picone, gynécologue obstétricien à Colombes (AP-HP) à l’occasion du Congrès Gyn Caraïbes, organisé du 17 au 20 janvier 2023 au Gosier (Guadeloupe).  A noter « qu’une récente méta-analyse confirme la corrélation entre l’augmentation du risque de transmission materno-fœtale avec la date du terme. Le risque reste faible au début de la grossesse et devient élevé à la fin, avec un risque de séquelles inversement proportionnel », étaye le Pr Picone. « Les formes graves sont extrêmement rares au second trimestre. » Prévention primaire et sérologie Points élémentaires de la prévention primaire : le lavage de mains réguliers qui permet d’éliminer le virus ; la désinfection régulière des surfaces. Des réflexes à mettre en place notamment par les femmes exposées au risque de CMV : c’est-à-dire « les patientes en contact avec des enfants en bas âge, sachant que la moitié des enfants en crèche excrèteront du CMV avant leur entrée à l’école. » Ces mesures d’hygiène sont à délivrer le plus tôt possible « en anticonceptionnel ou au tout début de la grossesse », précise le Pr Picone. « Depuis que cette sensibilisation est intégrée dans la routine, le risque de CMV dans la population générale a été divisé par 4 ». Autre problématique associée au CMV : la survenue de complications urinaires. Mais comment le diagnostic maternel est-il posé ? « Nous avons beaucoup avancé sur ce point ces dernières années », témoigne le Pr Picone. Retour sur une nouveauté : « l’intérêt de faire une PCR avant d’établir un traitement en cas de signes cliniques maternels. Et en cas d’anomalie échographie, la seule solution est le diagnostic prénatal. Dans un travail mené sur le sujet, dans 55% des cas, les IGG étaient stables, les IGM étaient négatives et la PCR négative. Ce qui illustre bien qu’il n’existe pas de moyens sérologiques pour diagnostiquer une infection secondaire chez la femme, cette méthode n’est absolument pas fiable ». Quid du valaciclovir ? Quelle est la grande nouveauté de ces dernières années ? Selon une récente étude, « le traitement de la prévention de la transmission materno-fœtale grâce au valaciclovir s’avère efficace, avec une diminution significative de 60% de transmission rapportée au premier trimestre de la grossesse ». Seul bémol : « une augmentation des amniocentèses négatives avec un bébé infecté. » A noter « qu’il ne s’agissait pas d’un faux négatif, mais d’un relargage du virus. Ce qui ne reste pas grave étant donné que les infections après 20 SA ne sont pas sources d’handicap neurologique. Et qu’il n’y a pas d’effets secondaires particuliers », confirme le Pr Picone. Selon une autre étude menée sur « une cohorte de séroconversion à CMV sous valaciclovir, il existe une diminution du transmission du CMV au premier et au second trimestre ». Grâce à une amniocentèse négative, « nous allons pouvoir rassurer les futures parents et diminuer le suivi échographique ». Quelle prise en charge ? « Nous continuons à pratiquer l’amniocentèse à la 21ème SA. En cas de PCR négative, la surveillance va être allégée. Si la PCR est positive, le dossier est considéré comme grave et des échographies sont programmées tous les 15 jours par des spécialistes de l’échographie diagnostic à la recherche de signes de gravité d’une infection à CMV ». Quelle place aujourd’hui pour la ponction de sang fœtal ? « Cela fait 8 ans aujourd’hui que nous n’en pratiquons plus. Cela peut présenter un intérêt dans les formes intermédiaires pour lesquelles nous avons des doutes », répond le Pr Picone. Quel coût lié au dépistage ?  Dernière question : quel est le coût socio-économique du dépistage ? En comparant 4 profils (« pas de dépistage », « prévention à l’œuvre en vie réelle », « dépistage sans valaciclovir », « dépistage avec valaciclovir », le coût global a pu être évalué, en comparant notamment le coût du handicap sur le long terme. Bilan : « le dépistage systématique avec valaciclovir ne coûte pas plus cher que le dépistage actuellement en place et la stratégie de prévention en vie réelle. » Aujourd’hui, au regard des résultats des études et méta-analyse publiées sur le sujet, « ne pas proposer du valaciclovir aux patientes constituent une perte de chance dans la diminution de taux de transmission materno-fœtale ». La prévention primaire doit être « mise en place au plus tôt car les formes graves de CMV surviennent avant 12 SA. Des sérologies mensuelles sont également conseillées pour mettre un traitement en place le plus précocement possible ».    

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