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Thérapeutique

Publié le 10 juin 2025Lecture 4 min

La carence martiale en gynécologie-obstétrique : un enjeu pour la santé des femmes

Odile CHOUBERT, Toulouse

Souvent sous-estimée, la carence martiale est une problématique de santé publique touchant particulièrement les femmes à différentes étapes de leur vie, depuis leur adolescence, en passant par la grossesse, le post-partum, ou éventuellement une pathologie gynécologique nécessitant une intervention chirurgicale. L’anémie ferriprive, qui en découle fréquemment(1), est un facteur de risque réversible pouvant être prévenu et traité. Une prise en charge adaptée peut prévenir les complications associées et améliorer la qualité de vie des patientes.

La carence martiale, une réalité fréquente chez les femmes La carence martiale est une problématique fréquente qui peut impacter le bien-être des femmes à différentes étapes de leur vie. En France, un quart des femmes en âge de procréer présente un risque de carence martiale ou des réserves faibles en fer(1). L'Organisation mondiale de la santé (OMS) la considère comme l’une des carences nutritionnelles les plus répandues à l’échelle mondiale(2). Certaines situations comme la grossesse, le post-partum et des pathologies gynécologiques nécessitant une intervention chirurgicale, peuvent être associées à une carence martiale. Durant la grossesse, environ 50 % des femmes présenteraient une anémie ferriprive après la 25e semaine d’aménorrhée(1), due à une augmentation des besoins en fer(3). Cette situation peut entraîner des répercussions sur la santé maternelle et fœtale. En post-partum, l’anémie reste fréquente, touchant encore 24 % des femmes une semaine après la naissance de leur enfant(4). Par ailleurs, la carence martiale est présente chez 70 % des femmes en préopératoire de chirurgie gynécologique(5).   Des conséquences multiples, au-delà de l’anémie La carence martiale peut se manifester par une asthénie, des troubles cognitifs, une baisse des performances intellectuelles, une alopécie, des troubles de phanères, ainsi qu’une altération des fonctions immunitaires qui augmentent le risque d’infections(1). Chez la femme enceinte, une carence en fer peut être associée à un risque accru de prématurité et de faible poids de naissance, des complications pouvant entraîner des répercussions durables sur la santé de l’enfant(1). En post-partum, cette carence peut avoir des effets délétères tant sur le plan physique que psychique pour la mère et son nouveau-né, se traduisant notamment par une production de lait réduite, un allaitement détérioré(4) et des altérations de la relation mère-enfant(6). En chirurgie gynécologique, l’anémie préopératoire est associée à un risque accru de mortalité à 30 jours(7). Il est important de dépister la carence martiale afin de prévenir ses conséquences à court et à long terme et proposer une prise en charge adéquate.   Un diagnostic simple pour une prise en charge adaptée Le diagnostic de l’anémie ferriprive repose sur l’analyse de l’hémogramme et la mesure des réserves en fer. Une anémie microcytaire avec un taux d’hémoglobine inférieur à 120 g/L chez la femme non enceinte ou 110 g/L chez la femme enceinte doit faire suspecter une carence en fer. Un dosage de la ferritine sérique, en priorité et quelle que soit la situation clinique, permet d’affiner le diagnostic(1). Si son taux est diminué, il s’agit d’une carence martiale (il est inutile de doser un autre marqueur du métabolisme du fer). En post-partum, le diagnostic recommandé par la HAS repose sur une numération globulaire à J1 ou J2 en cas de césarienne, d’anémie par carence martiale en pré-partum, d’hémorragie du postpartum ou en cas de suspicion d’anémie(8). Certaines populations nécessitent un dépistage systématique : chez la femme enceinte, un hémogramme et un dosage de la ferritine sont recommandés dès le premier trimestre. Pour les femmes réglées, une surveillance tous les cinq ans est préconisée, tandis que les donneuses de sang doivent effectuer un dosage annuel de la ferritinémie(1). En situation inflammatoire (MICI, cancer…), ou d’insuffisance rénale chronique, il est essentiel de compléter l’évaluation du statut en fer par le coefficient de saturation de la transferrine (CST)(1). Le CST doit également être dosé quand le résultat de la ferritine sérique n’est pas contributif (valeur normale ou élevée) alors que la suspicion de la carence en fer est forte(1). Le diagnostic de la carence martiale permet d’envisager une prise en charge adéquate. Le traitement de la carence martiale repose sur une supplémentation en fer adaptée aux besoins de chaque patiente, par voie orale ou intraveineuse selon la sévérité de la carence martiale et la tolérance du traitement. Selon les recommandations HAS, en pré-partum une supplémentation orale en fer est indiquée, avec un contrôle à un mois(8). En post-partum, une supplémentation orale en fer pendant trois mois est préconisée, avec recours à la voie intraveineuse en cas de mauvaise tolérance ou compliance au traitement(8). En préopératoire, une correction par voie intraveineuse peut être envisagée, afin d’optimiser le capital sanguin(8).   Mieux informer pour mieux prévenir la carence martiale Sensibiliser les professionnels de santé et les patientes au dépistage et aux conséquences délétères de la carence martiale est une étape clé pour optimiser la prise en charge et améliorer la qualité de vie des femmes. Un suivi régulier, associé à des conseils adaptés, contribue à prévenir cette carence. En adoptant une approche proactive avec un dépistage et un traitement adapté, il est possible d’accompagner les femmes tout au long de leur parcours en améliorant leur qualité de vie et en contribuant à leur bien-être.   Publirédactionnel réalisé pour Vifor France FR-NP-2500079 – Avril 2025

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