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Gynécologie générale

Publié le 15 nov 2009Lecture 2 min

Est-il utile de distinguer frottis normal et frottis avec anomalies bénignes ?

Dr Roseline Péluchon

Certains départements français expérimentent le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, et c’est le cas de l’Alsace. Dans ce cadre, une équipe de Strasbourg a évalué la pertinence de la distinction faite par les cytopathologistes entre frottis strictement normal et frottis inflammatoire et/ou dystrophique. La question pratique sous-jacente est de savoir si cette distinction conduit à une modification des recommandations sur le rythme des frottis.

L’équipe a suivi jusqu’en décembre 2007 toutes les patientes de 25 à 65 ans, dont le frottis effectué au premier trimestre 2001 était normal ou présentait une anomalie bénigne. Au total, 55 271 frottis ont été inclus, 18 521 (32 %) étaient dystrophiques ou inflammatoires, tandis que 36 750 (63 %) étaient normaux. Le suivi de plus de 48 219 frottis a finalement été mené au terme prévu, et il montre que le risque de développer une lésion CIN 2 dans les 6 ans suivant le frottis est plus élevé pour les patientes ayant un frottis dystrophique ou inflammatoire (0,78 %) que pour celles ayant un frottis classé normal (0,47 %) (risque relatif [RR]=1,64 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,30 à 2,08). Le risque de développer un cancer invasif est lui aussi plus élevé avec un frottis dystrophique qu’avec un frottis normal (0,07 % vs 0,02 %, RR= 3,57 ; IC95 de 1,32-9,66). Une analyse ajustée en tenant compte des facteurs confondants que sont l’âge ou les antécédents d’anomalies cytologiques confirme un meilleur pronostic à 6 ans pour les frottis normaux. Toutefois cette analyse ajustée indique que le risque de cancer à 3 ans n’est pas différent. Les auteurs concluent qu’il semble tout à fait pertinent de maintenir la distinction entre les frottis strictement normaux et ceux comportant des anomalies bénignes telles qu’inflammation ou dystrophie. Mais étant donné que le risque de cancer est le même à 3 ans pour ces deux groupes de femmes, il ne semble pas justifié de différentier l’intervalle entre les frottis.

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