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Médicament

Publié le 05 mar 2018Lecture 2 min

Retrait du Cytotec®, et maintenant ?

Frédéric Haroche

Paris, le vendredi 2 mars 2018 – La fin de la commercialisation du Cytotec® décidée par les laboratoires Pfizer est effective depuis hier. 

Rappelons que le Cytotec est une spécialité contenant du misoprostol, commercialisée depuis 1987 en France. Indiquée dans le traitement préventif ou curatif de l'ulcère et des lésions gastroduodénales induites par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), elle est depuis l’arrivée des inhibiteurs de la pompe à protons boudée dans ce cadre et majoritairement utilisée hors AMM (Autorisation de mise sur le marché) dans des indications obstétriques, soit pour déclencher l’accouchement à partir de 37 semaines d’aménorrhée soit dans l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse (IVG).

Suite à des alertes sur de potentiels effets indésirables graves (rupture utérine, anomalies du rythme cardiaque fœtal), la firme américaine a décidé de mettre fin à la commercialisation de ce médicament. Cette décision demeure néanmoins contestée et de nombreux gynécologues-obstétriciens s’inquiètent des médicaments de substitution qu’ils seront amenés à utiliser.  Comment substituer le Cytotec® ? L’ANSM a récemment rappelé que des médicaments disposant d’une AMM sont disponibles pour se substituer au Cytotec® : pour le déclenchement du travail à terme, le Propess® (Dinoprostone) et pour l’interruption médicamenteuse de grossesse, le Gymiso® (misoprostol) et le MisoOne® (misoprostol). Les laboratoires commercialisant MisoOne® et Gymiso® ont aussi largement augmenté leur production et ont bénéficié en seulement trois semaines (au lieu de plusieurs mois) d'une Recommandation Temporaire d'Utilisation (RTU) dans l’IVG médicamenteuse.  Concernant le déclenchement des grossesses parvenues à terme, l’ANSM rappelle que Gymiso® et MisoOne® ne sont pas adaptés.  Pour cela, l’institution a donné son feu vert à une AMM pour l’Angusta® du laboratoire Azanta, qui présente l’avantage d’avoir un dosage adéquat de 25 microgrammes par comprimé, mais qui est toujours en attente d’une décision de la HAS.   La fin du Cytotec® va-t-elle ruiner les maternités ? Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) présidé par le Pr Israël Nisand, pointe lui, dans une lettre ouverte au ministre de la santé, le coût exorbitant de la fin du Cytotec®.  « Nous souhaitons vous informer d’une dépense importante, prohibitive et pour tout dire choquante, qui va être imputée (…) aux budgets des maternités. (…) Le retrait du marché français du Cytotec nous amène à le remplacer en urgence par des médicaments (…) qui coûtent près de vingt fois plus cher (…) et ce surcoût concerne approximativement 300 000 femmes/an et plus d’un million de comprimés par an (24 cts/cp pour le Cytotec® contre 6 €/cp pour Gymiso® ou MisoOne®) » s’alarme ainsi dans cette missive le CNGOF.  En conséquence, l’institution appelle le ministère de la Santé à agir pour que le misoprostol soit accessible à un coût identique de celui disponible auparavant. 

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