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Médicament

Publié le 12 juin 2020Lecture 2 min

Prudence avec le fluconazole per os en début de grossesse

Roseline Péluchon, Val-de-Reuil

Le fluconazole per os est recommandé dans le traitement des mycoses vaginales aiguës ou récidivantes. Sa facilité d’emploi le fait parfois préférer au traitement local. Il est souvent prescrit à des femmes en âge de reproduction, créant donc un risque d’exposition d’un fœtus. La sécurité d’emploi du fluconazole per os pendant la grossesse a été remise en question récemment, avec la constatation d’une possible tératogénicité.

Des études menées chez l’animal et des rapports de cas ont suggéré un effet tératogène associé à des doses élevées de fluconazole pendant la grossesse. Chez l’humain, des malformations ont aussi été signalées, de différents types (fente palatine, tétralogie de Fallot, transposition des gros vaisseaux), mais les informations sont rares et souvent contradictoires. Une équipe étatsunienne a examiné les données portant sur près de 2 millions de grossesses. L’objectif était d’évaluer le risque de malformations congénitales associées à l’exposition au fluconazole oral à dose recommandées pour une candidose vaginale, pendant le premier trimestre de la grossesse. Dans cette cohorte, 1,9 % des femmes ont reçu un traitement par fluconazole oral, à dose recommandée, et 4,2 % ont reçu un imidazolé par voie vaginale. Privilégier un traitement local par imidazolé Après ajustement pour les facteurs confondants, il apparaît une augmentation de 30 % du risque de malformation musculo-squelettique, en comparaison avec un traitement local (12 anomalies pour 10 000 grossesses exposées). Le risque est toutefois doublé en cas de dose cumulée supérieure à 450 mg (correspondant à 20 à 80 anomalies pour 10 000 naissances exposées). Les données ne mettent pas en évidence d’augmentation du risque de malformation cardiaque cono-troncale, parmi lesquelles la tétralogie de Fallot, sauf là encore en cas de dose cumulée supérieure à 450 mg, avec une différence de risque de 34 évènements pour 10 000 naissances exposées, en comparaison avec le traitement local. Enfin, aucune augmentation du risque de fente palatine n’est ici pas retrouvée. Ces données indiquent que le fluconazole per os doit être prescrit avec une certaine prudence pendant le premier trimestre de la grossesse, particulièrement si le traitement doit être prolongé ou à des doses supérieures à celles recommandées. Les imidazolés par voie locale sont un traitement alternatif à privilégier.

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