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Médecine fœtale et Foetus

Publié le 07 nov 2022Lecture 3 min

L’acide folique prévient les spina bifida, surtout les plus hautes

Jean-Jacques BAUDON, Paris
L’acide folique prévient les spina bifida, surtout les plus hautes

La prise d'acide folique diminuerait significativement l'incidence des formes les plus sévères de spina bifida. Chiffre à l'appui.

Depuis une quarantaine d’années la prévention des anomalies de fermeture du tube neural comme la spina bifida est recommandée par la prise quotidienne d’acide folique avant la conception et au 1er trimestre de la grossesse. A la suite de ces recommandations, la prévalence de ces anomalies a diminué fortement. Plusieurs études ont montré que cet effet favorable est variable selon le niveau des lésions et parait essentiellement efficace sur les localisations hautes, cervicales et thoraciques, celles qui sont associées aux handicaps les plus lourds. Aux USA, la supplémentation en acide folique des céréales est devenue obligatoire en 1998. A la suite de cette mesure, la prévalence des anomalies de fermeture du tube neural a nettement baissé. Les données de registres américains Pour évaluer son importance, une étude a été conduite basée sur l’analyse des malformations détectées à la naissance dans 6 états qui fournissaient des données sur les spina bifida avant la supplémentation, en 1992-1996, et en 1999-2016, après celle-ci. Les informations ont été tirées des codes diagnostiques et de la description complète des lésions dans les dossiers médicaux. Les lésions ont été classées selon leur sévérité, hautes (cervicales, thoraciques) vs basses (lombaires, sacrées), ouvertes ou fermées, isolées ou associées à d’autres malformations. Au total, 2 593 cas de spina bifida ont été diagnostiqués dans une population de 7 816 062 nouveau-nés vivants : 573 avant la supplémentation (4,07/10 000 naissances) et 2 020 après (3,15/10 000). Les spina bifida graves moins fréquentes Les nourrissons blancs non hispaniques représentaient 51,2 % des cas et les hispaniques 26,6 % ; la proportion de ces derniers était en augmentation en période post-supplémentation, 28,7 % contre 19,5 % avant. La plupart des cas ont été observés chez les enfants de mères âgés de 20-34 ans (71,7 %), avec une baisse de 14 % à 10 % avant 20 ans et une augmentation de 9,8 % à 14,8 % après 35 ans. Au total, 80,2 % des nouveau-nés étaient vivants ; la proportion des mort-nés a baissé de 18,9 % à 12,2 %. La proportion des formes ouvertes (87,6 %) est restée comparable après et avant supplémentation. La majorité (74,5 %) étaient isolées, 6,6 % chromosomiques et 16 % associées. Globalement, la prévalence des spina bifida a baissé de 23 % (rapport de prévalence RP 0,77 ; IC 0,71-0,85). Cependant, celle des lésions hautes sévères a diminué de 70 % après la supplémentation (RP 0,28 IC 0,22-0,34) alors que la prévalence des lésions basses moins sévères est restée relativement stable (RP 0,94 ; IC 0,84-1,05). La réduction de prévalence des lésions hautes a été observée dans tous les groupes ethniques mais a été plus prononcée chez les blancs non hispaniques. En conclusion, la supplémentation des céréales en acide folique aux USA a été suivie d’une réduction majeure des cas sévères de spina bifida hautes alors que la prévalence des formes basses est restée relativement inchangée. Cet effet a été variable selon les groupes ethniques. A noter que cette supplémentation ne permet pas de connaître les apports réels en vitamine.

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