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Obstétrique

Publié le 13 déc 2022Lecture 3 min

La périnatalité, un parcours de la combattante ?

Grégoire GRIFFARD, Journal International of Medicine
La périnatalité, un parcours de la combattante ?

Une enquête du Ciane alerte sur « l’insécurité » des femmes enceintes et des jeunes mères au cours de leurs « parcours ».

 

Les rapports sur l’état de la périnatalité en France se suivent mais ne se ressemblent pas. Après un rapport alarmiste de Santé Publique France (SPF) publié le 20 septembre dernier, puis une enquête plus optimiste de l’Inserm le 7 octobre, c’est au tour du Collectif inter associatif autour de la naissance (Ciane), groupe d’associations défendant les intérêts des femmes enceintes, de publier les résultats de ses investigations, menées en collaboration avec SPF. Contrairement aux deux rapports susmentionnés, il ne s’agit pas ici de dresser un tableau objectif de la situation, mais plutôt d’interroger les jeunes mères sur leurs ressentis. Plus de 8 500 femmes ayant accouché entre 2016 et 2021 ont ainsi été interrogé sur la manière dont elles ont vécu leur grossesse, leur accouchement, leur séjour en maternité et leur retour au domicile. Le Ciane ne cache pas que les personnes interrogées ne sont pas totalement représentatives de la population des mères françaises : les primipares sont surreprésentés (59 % des répondantes contre 42,5 % des accouchements) et les répondantes ont un niveau socio-professionnel plus élevé que la population générale. La grossesse est une bonne nouvelle pour 89 % des mères Il ressort de l’enquête du Ciane que les différentes étapes de la périnatalité sont sources de stress et « d’insécurité » pour un grand nombre de mères. Le parcours des futures mères commence pourtant bien, puisque 89 % des femmes interrogées considèrent que l’annonce de leur grossesse était une bonne nouvelle. Mais les choses se compliquent très vite, puisque 31 % des répondantes disent avoir été stressées par la recherche d’un professionnel de santé pour le suivi de leur grossesse. 12 % déclarent d’ailleurs ne pas avoir pu choisir librement ce professionnel. Par ailleurs, elles sont 39 % à dénoncer un « manque de respect » de la part des professionnels de santé qui les ont suivis durant leur grossesse. Dans l’enquête du Ciane, trois femmes sur 10 déclarent ne pas avoir pu choisir le lieu de l’accouchement, souvent en raison d’un manque de maternités à proximité du domicile. Une absence de choix qui a des conséquences sur la suite du parcours : plus de 40 % des femmes qui n’ont pas pu choisir leur lieu d’accouchement disent l’avoir mal vécu, contre 25 % pour celles à qui le choix a été laissé. Toujours concernant l’accouchement, suivre une préparation à la naissance est bénéfique pour le ressenti : 24 % des primipares qui n’ont suivi aucune préparation disent avoir mal vécu leur accouchement, contre seulement 14 % de celles ayant bénéficié d’une telle préparation. Un quart des primipares insuffisamment informées Les difficultés des jeunes mères ne s’arrêtent pas à la naissance de leur enfant. Le séjour à la maternité est ainsi assez mal vécu par une grande partie des femmes : 50 % d’entre elles estiment que l’équipe soignante ne porte pas assez d’attention à leur état psychologique et la même proportion regrette de ne pas avoir pu échanger sur le déroulement de leur accouchement. Enfin, une fois rentrée à la maison avec leur enfant, plus d’un quart des mères primipares estiment ne pas avoir reçu assez d’informations sur la manière de s’occuper de leur bébé, notamment concernant l’allaitement. 28 % des primipares considèrent avoir vécu un épisode de dépression du post-partum (mais seulement 7 % ont été formellement diagnostiquées). Les auteurs de l’enquête agrémentent l’analyse des réponses au sondage d’une série de recommandations pour améliorer le parcours de périnatalité en France. Simplification des démarches administratives, sensibilisation des professionnels de santé aux difficultés psychologiques des jeunes mères, augmentation des séances de préparation à la naissance et à la parentalité (notamment pour les pères) : ces recommandations sont louables, mais risquent pour certaines d’être difficiles à mettre en place, dans un contexte de pénurie de sage-femmes et de difficultés croissantes pour les maternités.

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