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Obésité

Publié le 17 mar 2023Lecture 4 min

Obésité et projet de grossesse : quelle prise en charge ?

Laura BOURGAULT
Obésité et projet de grossesse : quelle prise en charge ?

Fléau de santé publique à l’échelle mondiale, l’obésité touche trois fois plus de patients aujourd’hui comparée à 1975. Les comorbidités sont nombreuses, notamment chez la femme enceinte. Quelles sont les différentes complications liées à cette maladie dans un projet de grossesse ? Et quelle prise en charge peut être proposée ?

Telle une pandémie, l’obésité se propage dans le monde de façon exponentielle. Information inquiétante pour les femmes en âge de procréer, sur le front de la fertilité et de la parentalité donc : « c’est dans les tranches d’âge les plus jeunes que l’augmentation de prévalence de l’obésité au fil des ans est la plus forte. Depuis 1997, l’obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de 4, et par près de 3 chez les 25-34 ans, quand l’augmentation chez les 55 ans et plus est faible depuis 2009 », relaient les spécialistes de l’Inserm. Et selon les données enregistrées en France en 2020, l’obésité touche majoritairement les femmes. Fertilité, fausses-couches, macrosomie, obésité infantile… L’obésité maternelle va multiplier 3 le risque de complications sévère pendant la grossesse comparée à une femme dont l’IMC est normale. Il existe différentes complications maternelles liées à l’obésité : Les troubles de la fertilité Les fausses-couches Les maladies thromboemboliques veineuses Le diabète gestationnel L’hypertension gravidique et la pré-éclampsie La césarienne L’hémorragie du post-partum En post-partum, l’obésité va induire un sur-risque de rétention de poids. Enfin, l’’enfant à naître a également  trois plus de risque de macrosomie foetale comparé à un enfant né d’une maman ne souffrant pas d’obésité. En grandissant, le tout petit risque également de souffrir d’un excès pondéral, surpoids ou obésité, ainsi qu’une pré-programmation des pathologies cardiovasculaires à l’âge adulte et autres maladies chroniques. Une prise de poids excessive avérée au-delà de 9 kg Pour autant, les facteurs de risque d’obésité restent présents dans nos quotidiens. Prenons l’exemple de l’étude Grennsèl, menée en Guadeloupe entre le 1er décembre 2021 et le 1er mai 2022, auprès de femmes ayant bénéficié d’une consultation gynéco-obstétricale et nutritionnelle. Ont été exclus les cas de grossesses multiples et les fausses-couches survenant avant 14 SA. Les médecins ont relevé la prise de poids trimestrielle et la PPE.  A noter que 61% des femmes incluses dans l’étude se trouvaient dans une situation de précarité et n’avaient pas accès à un bon niveau d’information nutritionnelle. A l’échelle globale du pays, « si les chiffres sont proches pour les ouvriers (18 %) et les employés (17,8 %), ils sont nettement plus faibles chez les cadres (9,9 %). Les professions intermédiaires ont une prévalence d’obésité de 14,4 % », détaille l’Inserm. L’âge moyen des volontaires était de 31 ans. Résultat, chez la plupart des femmes concernées par une prise de poids excessive, plusieurs critères sont retrouvés :  Un minimum de 5 prises alimentaires par jour au second ou au troisième trimestre de la grossesse Un diagnostic de reflux gastro-œsophagien Autre information révélée par l’étude d’un point de vue nutritionnelle : toutes les femmes consommaient une quantité suffisante de fruits, mais buvaient des sodas de façon trop conséquente. Leur niveau d’activité diminuait également au cours de la grossesse pour adopter des habitudes quotidiennes de sédentarité. Comme le rappelle le Dr Marie-Laure Lalanne-Mistrih, endocrinologue au CHU de Pointe-à-Pitre, à l’occasion du Congrès Gyn Caraïbes organisé du 7 au 20 janvier 2023, Gosier (Guadeloupe), « il convient d’organiser un parcours d’information nutritionnelle pour toutes ces femmes, pour réduire et prévenir la morbi-mortalité materno-fœtale due au surpoids et à l’obésité maternelle ». Pour une femme souffrant d’obésité, dont l’IMC est donc supérieur à 30, la prise de poids pendant la grossesse doit être comprise entre 5 et 9 kg/m².  Contre 7 à 11,5 kg/m² chez les femmes en surpoids, dont l’IMC est compris entre 25 et 29,9 kg/m²*.  Quels critères pour adresser les femmes vers un CSO ? Dans certaines situations, la femme enceinte exposée à l’obésité devra être dirigée vers un centre expert (CSO). Quelles sont-elles ? Des antécédents de chirurgie bariatrique, et ce quel que soit l’IMC Un IMC supérieur à 40 kg/m² dans la phase pré-conceptionnelle. On parle alors d’obésité massive Dans le cadre d’une alimentation végétalienne ou de régimes spécifiques Comme le rappelle l’Inserm, « la prévention » reste la pierre angulaire contre l’obésité et les comorbidités associées,à laquelle « il convient aussi d’apporter des réponses sur le plan thérapeutique ». *hors situation de surcharge pondérale, la prise de poids pendant la grossesse d’une patiente dont l’IMC est compris entre 18,5 et 24,9 kg/m² doit être comprise entre 11,5 et 16 kg, et entre 12,5 et 18 kg pour un IMC inférieur à 18,5 kg/m²

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