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Cardio - HTA - pré-éclampsie

Publié le 07 mar 2018Lecture 2 min

Soins différenciés aux Africaines : Le cas de l'HTA pendant la grossesse

Priscille SAUVEGRAIN*, Inserm UMR1153, équipe EPOPé, Paris

Un risque plus élevé de complications hypertensives sévères est retrouvé dans la littérature pour les femmes immigrées de l’Afrique Subsaharienne (ASS) vivant en Europe mais les mécanismes de ces inégalités de santé demeurent peu étudiés.

Objectif de l'étude L’objectif de cette recherche était d’explorer si des soins différenciés, qui correspondent à un abaissement ou une hausse des normes de prise en charge des étrangers, pourraient partiellement expliquer ces différences d’états de santé maternelle. Méthodologie Une étude sociologique qualitative a été menée dans 3 maternités publiques franciliennes. 33 femmes qui avaient présenté des complications hypertensives de la grossesse ont été rencontrées pendant leur hospitalisation post-natale pour des entretiens semi-directifs approfondis, dont 16 nées en ASS et 17 nées en France de parents français. Des données concernant leur surveillance prénatale ont également été relevées dans leurs dossiers médicaux. Les entretiens ont été codés et classés thématiquement sous le logiciel N’Vivo 10© et l’analyse du matériel a ensuite été menée selon le concept straussien de trajectoire de soins. Résultats Au cours de la surveillance prénatale, le contrôle systématique de la pression artérielle par « dynamap » en cas de valeur pathologique était moins fréquent et plus retardé chez les femmes Africaines par comparaison aux Françaises, donnée confirmée par l’analyse de leurs dossiers médicaux. Des contrôles itératifs de la protéinurie, avant un contrôle sur échantillon ou sur 24h, ont été retrouvés plus souvent chez les Africaines, ainsi que des protéinuries de 0.3 à 1g/L plus souvent négligées (7 Africaines versus 2 Françaises), voire à plusieurs consultations consé­cutives (5 Africaines, aucune Française). En cas de complications sévères, des soins différenciés n’ont pas été retrouvés. Du coté des femmes, nous avons montré moins de chances pour les Africaines de recourir opportunément au système de soins. Implications Ces résultats suggèrent que des soins différenciés non fondés médicalement pourraient conduire à un diagnostic retardé de la pathologie hyperten­sive chez les femmes africaines en France. Ils font suite à des travaux antérieurs qui avaient montré un ensemble de soins différenciés pour ces femmes, et notamment une moindre orientation vers les consultations non obligatoires (séances de PNP, consultations avec une psychologue), des taux constamment élevés de césariennes pour elles, un suivi plus précoce de fin de grossesse sans recommandation des sociétés savantes et des soins moins attentifs en suites de couches.

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