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Contraception

Publié le 03 oct 2018Lecture 2 min

La facilité d’accès n’a pas augmenté le recours à la contraception d’urgence

Xavier BATAILLE, Paris

L’accès à la contraception d’urgence (CU) a été facilité et a en partie été démédicalisé ces dernières années. Parallèlement à ces évolutions, depuis 2012, les pratiques contraceptives se sont fortement modifiées sous l’effet de ce que l’on a appelé « la crise des pilules ».

Dans ce contexte, l’utilisation de la « pilule du lendemain » a été étudiée par l’enquête Baromètre santé 2016 et les résultats de ces travaux viennent d’être publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). En 2016, 6,2 % des femmes âgées de 15-49 ans, exposées à un risque de grossesse non prévue (3 395 sujets) ont eu recours à la CU au cours des 12 derniers mois. C’est parmi les femmes âgées de 15-19 ans qu’a été trouvée la proportion d’utilisation la plus élevée (21,4 %). La part décline ensuite rapidement avec l’âge, passant de 9,8 % parmi les 20-24 ans à 5,2 % chez les 30-39 ans et à 1,5 % parmi les 40-49 ans. La majorité des utilisatrices (70 %) n’ont eu recours à la CU qu’une seule fois dans l’année. Parmi celles y ayant eu recours plusieurs fois, les femmes les plus jeunes étaient les plus concernées : chez les moins de 30 ans, 33,6 % rapportaient au moins deux épisodes de prise versus une femme sur cinq (22 %) parmi les 30 ans et plus. Utiliser ou pas la contraception d’urgence : ce qui fait la différence Il est à noter que les femmes habitant en région parisienne étaient quatre fois plus nombreuses à déclarer avoir bénéficié d’une CU au cours des 12 derniers mois que celles résidant dans une autre région. Sans surprise, le recours à la CU augmente aussi avec le nombre de partenaires déclarés au cours des 12 derniers mois et ce indépendamment des autres variables. Ainsi, la proportion de femmes ayant eu recours à la CU passait de 4,6 % parmi les femmes « monopartenaires » à 14,8 % pour celles ayant eu deux partenaires et à 22,2 % pour celles déclarant avoir eu trois partenaires ou plus. Enfin, à caractéristiques sociodémographiques et activité sexuelle égales, les femmes qui avaient une bonne connaissance des délais de prise et celles qui percevaient la CU comme efficace déclaraient un recours plus fréquent au cours des 12 mois précédant l’enquête (9,8 % versus 8,1 %). En revanche, aucune disparité dans l’emploi d’une CU n’a été observée selon le niveau d’études et selon la situation financière perçue. Au total, selon les auteurs, « malgré un accès facilité et une évolution importante du paysage contraceptif ces 15 dernières années, l’utilisation de la CU n’a pas progressé en France ».  Bulletin épidémiologique hebdomadaire : http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/29/index.html

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