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Vaccination

Publié le 20 oct 2020Lecture 3 min

Vaccination anti-HPV par erreur pendant la grossesse, pas de panique…

Roseline Péluchon, Val-de-Reuil

Le vaccin tétravalent contre le HPV (Human Papillomavirus) est contre-indiqué chez la femme enceinte. Il peut arriver toutefois que le vaccin soit administré avant que la grossesse soit connue. Il est donc essentiel de préciser les risques potentiels d’une vaccination chez la femme enceinte, pour l’évolution de la grossesse et pour le fœtus. Jusqu’à présent les données obtenues par les suivis de vaccino-vigilance sont rassurantes.

Étude avec le vaccin tétravalent proposé aux employées du ministère de la Défense américaine Une équipe américaine publie les résultats d’une étude menée sur des employées du ministère de la Défense, âgées de 17 à 28 ans, ayant mené une grossesse entre 2007 et 2014. Ce ministère encourage en effet ses effectifs à se faire vacciner, délivrant le vaccin gratuitement (le tétravalent jusqu’en 2017, remplacé depuis par le nonavalent). Rappelons qu’aux États-Unis, le vaccin contre le HPV est indiqué chez les jeunes filles et les femmes entre 9 et 26 ans. L’objectif de l’étude était de déterminer le lien entre une vaccination par le vaccin tétravalent contre le HPV et le risque de fausse-couche, de pré-éclampsie/éclampsie, d’accouchement prématuré, de malformation chez le nouveau-né et de retards de croissance. Au total 90 600 grossesses ont été répertoriées pendant la période considérée, avec identification de 75 670 naissances de singletons. Parmi ces grossesses, 1 775 (2 %) ont été exposées au vaccin anti-HPV tétravalent, et les données sont disponibles pour 1 441 enfants (1,9 %) exposés in utero. Les femmes vaccinées pendant une grossesse étaient plus jeunes et plus susceptibles de ne pas avoir bénéficié d’un suivi prénatal régulier, en comparaison avec les femmes non exposées au vaccin pendant leur grossesse. Pas de risque apparent pour le déroulement de la grossesse ni pour l’enfant Cette étude confirme les données rassurantes disponibles jusqu’à présent. La vaccination pendant la grossesse n’est pas associée à un risque d’éclampsie/pré-éclampsie ni d’accouchement prématuré. L’analyse des données montre une augmentation du risque de fausse-couche spontanée, de 22 à 41 %, mais qui disparaît après ajustement pour les caractéristiques démographiques maternelles, l’exposition à d’autres vaccinations non recommandées pendant la grossesse et l’accès à un suivi prénatal (Hazard Ratio 1,05 ; Intervalle de confiance à 95 % IC 0,94 à 1,18). Chez les enfants exposés in utero, il n’est pas mis en évidence d’augmentation du risque de naissance prématurée, d’anomalies congénitales ni de retards de croissance. Si l’analyse non ajustée indique une augmentation de 31 % du risque de retard de croissance in utero, celle-ci disparaît là encore après ajustements (Risque relatif 1,21 ; IC 0,96 à 1,52). Les résultats ne sont pas modifiés lorsqu’il est tenu compte du trimestre au cours duquel la vaccination a eu lieu. Le vaccin anti-HPV nonavalent n’est pas non plus recommandé chez la femme enceinte. Le suivi de vaccino-vigilance ne permet pas encore d’affirmer son innocuité dans ce contexte.

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