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Allaitement

Publié le 13 sep 2021Lecture 5 min

Favoriser et accompagner l’allaitement maternel

Michelle Pascale Hassler, Aix-Marseille Université
Favoriser et accompagner l’allaitement maternel

En France, l’allaitement maternel à la maternité, exclusif ou non, reste faible en comparaison des autres pays européens.

Michelle Pascale Hassler, Aix-Marseille Université, UFR SMPM école de maïeutique, 13284 Marseille La tétée précoce (mise au sein dans les 2 premières heures de vie) a augmenté passant de 63,3% en 2010 à 65% en 2016. Mais le maintien de l’allaitement exclusif à un mois de vie a diminué passant de 60,3 % en 2010 à 52,2 % en 2016. Aujourd’hui, la nécessité de poursuivre une politique active en faveur de l’allaitement maternel et de réfléchir à l’organisation du soutien à l’allaitement en suites de couches reste une priorité de santé publique. Comment accompagner et concrétiser le projet d’allaitement des mères et/ou des couples ? Il apparaît fondamental de maintenir nos actions afin de soutenir les mères qui souhaitent allaiter leur enfant directement au sein ou/et en utilisant un tire-lait. Il s’agit, dès la grossesse, d’informer les parents avec des propos cohérents, ciblés, adaptés au projet parental, en donnant des informations scientifiques claires sur : La physiologie de la lactation : Connaître le processus de fabrication et d’éjection du lait, les signes de transfert du lait, l’optimisation de la production de lait (capacité de stockage, vitesse de synthèse du lait). Comment initier et pérenniser l’allaitement : tétée précoce, peau à peau, proximité mère-enfant (co-rooming), position d’allaitement confortable favorisant la bonne prise du sein. Reconnaître la complexion hormonale ou le climat ocytocique caractéristique d’un bon transfert de lait et du bien-être maternel. Repérer les facteurs favorisant la baisse de lait et un transfert de lait peu efficace : douleurs des mamelons, engorgement et mastites non traités, tétines, compléments lactés, contrôle de la durée et de la fréquence des tétées. Si besoin prescrire un tire lait adapté : tire allaitement occasionnel (en cas d’engorgement pathologique, de prise de poids insuffisante, de difficulté de prise du sein) ou exclusif (choix dès le départ ou à la suite de complications de l’allaitement (crevasses, transfert de lait pas assez efficace notamment). Les technologies innovantes peuvent améliorer l’utilisation du tire-lait. Ainsi grâce à sa technologie Natural Motion, le nouveau tire-lait Philips Avent n’a besoin que d’un seul type de téterelle qui s’adapte à 99,98% des mamelons. Cette adaptation est réalisée par le coussin masseur souple en silicone de la téterelle qui permet également l’étirement du mamelon et reproduit ainsi la succion au sein du nouveau-né/nourrisson. 2.         Les comportements d’allaitement : réflexes d’allaitement comme le « pic vert » encore trop souvent interprété à tort comme un échec de la prise du sein. 3.         Les rythmes du nouveau-né et du nourrisson : continuité sensorielle post natale durant le fameux « quatrième trimestre de grossesse ». 4.         Le sommeil de la femme allaitante : ce dernier étant plus récupérateur en raison de la complexion hormonale. 5.         Les conditions sécuritaires du co-rooming recommandées par l’ABM, l’OMS, l’Unicef, l’HAB France. Le co-rooming contribue précisément à prolonger l’allaitement. 6.         Soutenir le processus de parentalité en sachant reconnaître les compétences des mères (empowerment), en favorisant le counseling, les stratégies de coping afin de les « autonomiser et de faciliter l’allaitement » (slogan de la World Alliance for Breastfeeding Action pour la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel (SMAM) 2019). Dans une approche systémique, l’ensemble des événements vécus durant le séjour en maternité corrélés entre eux influencent amplement la perception qu’ont les mères du stress au sujet de leur allaitement. La relation qu’elles ont avec leur nouveau-né (son rythme, ses pleurs, les soins à lui donner...), la fatigue et les difficultés qu’elles ont pour se reposer à la maternité́, sans oublier le vécu de leur accouchement, sont les facteurs principaux de stress en post-partum précoce, et accroissent le stress perçu au sujet de l’allaitement ».  Investiguer les différents événements avant /pendant la grossesse et l’accouchement, les perceptions personnelles, le stress et l’anxiété́, les stratégies de coping et le soutien social, les connaissances pertinentes et les savoirs profanes ou dit « naïfs ». 7.         Établir un climat de confiance avec la mère permettant d’établir une sécurité physique et psychique. Les sages-femmes jouent un rôle clé dans le soutien émotionnel et d’estime de soi et contribuent à la sécurité affective des mères. 8.         Promouvoir une prise en charge globale et respectueuse en maternité. 9.         Former TOUS les professionnels intervenant en périnatalité (formation initiale et continue) Parmi les dix conditions de succès de l’allaitement maternel émises par l’OMS et de l’Unicef, la condition n° 2 stipule de « donner à tous les personnels soignants les compétences nécessaires pour mettre en œuvre cette politique » de soutien à l’allaitement maternel. 10.       Connaitre et reconnaitre les compétences pluridisciplinaires des professionnels de la périnatalité afin d’initier et d’entretenir un travail collaboratif entre ces professionnels. Les propos contradictoires des soignants concernant la physiologie de la lactation, les difficultés d’allaitement (comme les crevasses, le retard à la montée de lait…), les rythmes du nouveau-né sont très anxiogènes pour les parents.  L’accompagnement des mères allaitantes s’inscrit dans le concept de bientraitance de Danielle Rapoport. Lorsque le projet d’allaitement se concrétise, « l’allaitement nourrit la confiance des parents » (slogan de la SMAM 2019). Conclusion En France, les pouvoirs politiques tardent à prendre des mesures en faveur de l’allaitement. La première serait l’allongement du congé maternité à 6 mois, ce qui permettrait d’être en cohérence avec les recommandations de l’OMS qui sont de favoriser l’allaitement au sein exclusif jusqu’aux 6 mois de l’enfant. « Les données scientifiques et économiques incitent clairement à investir dans les 1 000 premiers jours de la vie d’un enfant et dès la grossesse de la mère », (Keith Hansen, Vice-Président, chargé du développement humain au Groupe de la Banque mondiale). Pour en savoir plus : www.philips.fr/c-m-mo/tire-laits-et-soin

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